Au revoir Alona Beach et bonjour Cabilao

01/02/2014 08:51

Jour 51 - 28 janvier : 1er après-midi à Cabilao

Nous avons eu tout le temps de dire au revoir au personnel du resort qui était très attachant. Le chauffeur venait nous chercher à 10h30 pour nous conduire au Pier de Mocpoc, d’où nous prendrons un petit bateau qui nous emmènera à notre prochaine destination : l’Ile de Cabilao.

Nous avions demandé au chauffeur s’il pouvait nous arrêter dans une banque pour changer nos dollars en pesos philippins. Arrivés à Bohol, il nous dépose devant une banque : super bondée avec une file interminable. Nous avons directement fait demi-tour. Il nous a déposés à une autre banque. Après s’être renseignés s’il fallait prendre un ticket et ne pas avoir de réponse précise, nous allons à un guichet libre et demandons à quel guichet nous devons nous présenter pour changer nos dollars. La réponse fut expéditive (toujours avec un grand sourire et très gentiment) : impossible de changer des dollars si nous n’avons pas un compte chez eux ! Nous sommes sortis de là un peu perplexes car ils voyaient bien que nous étions des touristes. Notre chauffeur nous dépose devant 3 autres banques. Nous opérons de la même façon, mais à la réponse : pas de compte chez nous, pas de change, j’ai demandé combien coûtait l’ouverture d’un compte ! Alors là, les deux employées étaient scotchées par ma question et ne savaient plus très bien quoi répondre ! Elle se sont dit quelque chose en philippin entre elles, ont souri, puis notre caissière nous a demandé si on avait une adresse fixe à Bohol ! J’ai bien essayé de faire mes simagrées, mais rien à faire (surtout qu’elles pouvaient changer des dollars si j’étais résidente !). Idem dans les 2 banques suivantes. Comme nous avions pris des pesos au distributeur la veille et que nous n’en aurions pas besoin pour Cabilao, nous avons abdiqué car notre bateau nous attendait vers 12h00.

Donc, en route pour Mocpoc. En discutant avec notre chauffeur, il nous dit que sa maison a été complètement détruite par le tremblement de terre. Il habite maintenant, comme énormément de Philippins, sous une tente. Heureusement pour lui, il n’y a aucune victime parmi ses proches, mais dans la maison voisine, ils sont tous morts !

Nous qui pensions que le tremblement avait sévit sur Baclayon/Loboc, l’épicentre devait être sur la route que nous avons empruntée car autour de nous, ce n’était que maisons détruites, désolation, tentes pour reloger les Philippins, tente de secours de la croix rouge où les médecins essaient de faire passer le traumatisme des Philippins qui pourraient réintégrer leur habitation, mais qui ont trop peur que cela ne recommence. Par contre, il y en avait d’autres qui continuaient d’habiter dans leur maison complètement de travers et bien endommagée (personnellement, j’aurais peur qu’en marchant, la maison ne sécroule et ne tombe plus bas!).

Arrivés à l’heure à Mocpoc, nous embarquons sur le *bangka* (petite barque à balanciers) qui nous attendait. Notre capitaine met le moteur en route, mais le pauvre avait oublié de relever la corde de son ancre ! Ce qui devait arriver, arriva : la corde de l’ancre s’était enroulée autour de l'hélice. Il lui a bien fallu ¼ d’heure avant de réussir à la couper et à dégager son hélice. Ses copains du port se moquaient de lui et son *assistant* qui était à l’avant, continuait, imperturbable, à pousser le bateau en dehors des coraux (au lieu de rester là et que le capitaine se mette à l’eau où il avait pied pour dénouer sa corde !). Notre pauvre capitaine qui avait déjà enlevé son T-shirt et mis ses lunettes de plongée était penché par-dessus le bateau à moitié dans l’eau et Marc s’est levé pour le retenir par son short pour qu’il ne tombe pas à l’eau - imaginez vous la scène : le touriste qui aide le capitaine en le retenant par son short (ce qui a fait rire de plus belle ses potes sur le quai !).

Après cet incident, il nous a fallu 20 minutes pour notre petite traversée par mer calme.

Arrivés sur l’Ile de Cabilao, nous sommes accueilli par le patron du Dive Center, "Uwe" (un Allemand) et son fils Dino de 5 ans. En haut de l’escalier sa femme, Suzette (Philippine) nous accueille avec deux colliers de fleurs confectionnés par ses soins (on se serait cru en Polynésie, mais sans tamouré !). Elle nous amène à notre chambre qui porte le nom de Ghostpipe (un Ghostpipe fish est magnifique petit poisson strié jaune et noir ou rouge et blanc avec une sorte de trompe) et nous donne un jus d’ananas en nous briefant de la vie sur l’île :  ils essaient au maximum d’éviter les déchets et que pour cette raison, ils remplissent notre bouteille d’eau à la demande plutôt que de nous donner à chaque fois une bouteille en plastique (je trouve cela très écolo). Comme l’électricité est très capricieuse sur l’île, elle nous explique qu’ils ont deux générateurs, que cela prendra une dizaine de minutes pour shifter dessus, mais que l’électricité sera vite de retour. Ils doivent  également économiser l’eau (ils ont d’énormes réservoirs d’eau en béton qui ont été endommagés avec le tremblement de terre, mais réparés en urgence ! - qui représentent la taille d’une pièce de 6 m2 !), mais qu’ils sont tributaires de la pluie, sinon, ils doivent aller chercher l’eau sur le continent et c’est très difficile de remplir leurs réservoirs ! (on se croirait sur l’île de Robinson Crusoe !). Mais quand on sait tout cela et qu’on respecte les "règles", on apprécie de vivre sur cette petite île. Pas de télé, pas de bruit (juste le bruit des vagues qui vous berce quand vous allez vous coucher et des cigales au coucher du soleil - nous adorons !). Notre chambre donne sur la mer et notre terrasse sur un coin et nous bénéficions du soleil le matin (enfin, quand il est là !). Nous voici à notre 2ème paradis !

Nous déjeunons et Marc part pour sa 1ère plongée sur ce nouveau site et son dive master sera "Aking". La spécialité des plongées d’ici sont les toutes petites choses à voir ("macro" comme ils disent) : tout petits poissons, crevettes, beaucoup d’anémones avec de tout petits poissons clowns (que Marc adore embêter et qui défendent leur anémone ou écartent le plongeur de leur anémone !), des hippocampes de toutes sortes, etc. Marc préfère les gros poissons, mais il dit que c’est très beau. Toujours très bonne visibilité.

Le temps se couvre assez rapidement et nous n’apercevons même plus l’île d’en face. J’ai même dit à Marc : *Heureusement que nous ne dormons pas dans les chambres sur la plage, car en cas de tsunami, nous sommes un peu en hauteur !* (bien entendu, il s’est foutu de moi !). Le vent s’est quand même un peu levé et nous avons eu un peu de pluie (mais 2 parapluies étaient dans la chambre !). Nuit parfaite et pas de tsunami !